cresme

Cresme, m. penac. (Qu'on dit escrire Chresme, mais le François n'y prononce l'aspiration, non plus qu'en Crestien, Crist, et autres telles dictions prinses du Grec) est l'huyle de sanctification, beneit par un Evesque, duquel l'enfant qui est baptisé est oinct au sommet de la teste par le prestre qui le baptise, en disant, Dieu tout-puissant, pere de nostre Seigneur Jesus Christ, qui t'a regeneré de l'eau, et du S. Esprit, qui t'a donné remission de tous tes pechez, soit luy qui te oigne du chresme de salut en Jesus Christ nostre Seigneur à l'eternelle vie. Amen. Et en ces paroles est marquée la difference qui est entre l'huyle saint, et le chresme. Voyez huyle saint. {{t=g}}khrisma,{{/t}} duquel mot Grec il vient sans grande alteration. De là est procedée cette horrible et capitale maniere de parler, Renoncer Cresme et baptesme, Abdicare se chrismate ac baptismo. On l'applique aussi à la benediction des fonts baptismales, usant le prestre de cette formule, Sacrée conjonction soit faite du Chresme de sanctification, et de l'huyle d'onction, et de l'eau de baptesme, au nom du Pere, et du Fils, et du S. Esprit. Amen.

Thresor de la langue françoyse. Jean Nicot.